vendredi 23 janvier 2015

PLEURE PAS, AYMERIC, TU ME FENDS LE CŒUR !

Oui, j’en conviens, je l’ai enterré un peu vite le Caron, mais je l’ai fait sciemment. Et naturellement : j’ai été poussé à écrire cet article par mon sixième sens, parce que je pressentais son départ à « l’hidalgo du Paf », que j’en ai eu la prescience. 
Eh oui ! Je ne lis pas dans les lignes de la main ni dans le marc de café, mais j’anticipe les événements, je prévois l’avenir, sans faire de prédiction [Encore que, depuis plusieurs années, je proclame haut et fort que, en France, le vivre-ensemble est une utopie, sinon une escroquerie intellectuelle. Dans une génération, on constatera peut-être un changement profond, mais d’ici là, par exemple dans une décennie, il ne faut pas espérer une amélioration sensible, et ce pourrait être pire quaujourdhui où ne règne pas lentente cordiale entre les multi-communautés, ni une grande compréhension entre les diverses cultures.]
À court ou moyen terme aussi, j’entrevois les choses. Je devine tout, avant les autres, ce qui risque darriver, ce à quoi il faut s’attendre. Sauf au Loto où je me plante trois fois sur deux. Si vous avez une martingale, refilez-la-moi, car je tire le diable par la queue, et il n’apprécie pas. Si les satanistes apprennent ça, je vais me faire enfourcher, et la France sera à nouveau invitée à descendre dans la rue pour honorer la mémoire… d’un illustre inconnu. 

Je suis donc un visionnaire, comme ce cher Michel Houellebecq (à ceux qui ne connaissent pas lécrivain Houellebecq, je recommande son premier roman, Extension du domaine de la lutte (ne vous fiez pas au titre, ce nest pas du tout intello) :
http://www.amazon.fr/Extension-domaine-lutte-Michel-Houellebecq/dp/2290028517)
Si j’ai écrit un papier sur Aymeric Caron, c’est que je le « voyais » mettre fin à sa participation à « On nest pas couché ». De son propre chef ? Pas vraiment, on lui a suggéré de démissionner, autrement dit, on l’a  lourdé proprement. Qui ? Ruquier ? Non, Ruquier est un pantin. Il a été viré par ceux qui tirent les ficelles. Ceux ? Toujours les mêmes : ceux qui décident de tout dans l’ombre. Ben oui ! Ceux qui gouvernent le pays pour de vrai. Qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi ? Je sais tout, mais je ne dirai rien de plus, parce que je veux rester vivant encore quelque temps. Ne demandez pas à l’investigateur Plenel, qui fait joujou avec des secrets de polichinelle, mais qui na aucune idée de l’envers du décor. En plus, lui, on le manipule, puisquil est à la merci d’une affaire de TVA. Quel taux, 2,1 % ou 19,6 %, le fisc va-t-il appliquer à Mediapart ? Telle est la question. Une question à 4,2 millions deuros, un sacré beau Loto.

Bon, ce pauvre Caron, qu’en fait-on ? On lachève ou on le sauve ? Je narrive pas à me faire à l’idée qu’il ne sera plus là à la rentrée de septembre, c’est-à-dire qu’il va décaniller dès juin. Au lieu de le boxer, j’aurais dû être gentil avec lui. Car je ne suis pas méchant de nature, je le suis devenu parce qu’un jour, l’éditeur Pierre Belfond, qui avait lu deux de mes manuscrits (l’un incendiaire et l’autre sentimental, avec une pointe dérotisme) m’a dit, en parlant du premier : « J’ai trouvé votre roman dérangeant, hors du commun, superoriginal, impubliable certes, mais plus que prometteur. (…) Continuez à cultiver votre jardin en direction de Chamfort, Jules Renard, Céline et autres “méchants”. » 
Vous sauriez cela si vous aviez lu mon récit, L’écriture est une drogue dure :
Qu’attendez-vous pour l’acheter ? Que je casse ma pipe dans le bloc opératoire de la clinique Saint-Augustin, le 28 janvier prochain ? Comme relique, on vous donnera un morceau de ma prostate, le reste de mon corps de rêve sera enseveli dans le cimetière de ma bonne ville des Herbiers, en Vendée. Amen !

Pour finir, une réflexion : je ne sais pas encore (j’aperçois, seulement) qui va succéder à Caron, mais il a intérêt à tenir la route. Parce qu’il faut bien le reconnaître, le baroudeur Caron en avait dans le slip (d’après le magazine « Têtu », qui prend souvent ses désirs pour des réalités). Et moi, j’en ai beaucoup sur le cœur en songeant au bel Aymeric qui doit pleurer à chaudes larmes en lisant mon article. Non, mon Aymeric le Conquérant, pas toi ! pas ça ! La littérature, c’est du violent, tu devrais le savoir. L’écriture, c’est pas du journalisme, et souvent, ça cogne très dur et ça finit très mal. 
Tiens ! Invincible Caron ! Lis mon récit autobiographique, tu me le dois bien, car, de mon côté, je n’ai pas cessé de t’écouter chez Ruquier, et tu le sais, tu vas me manquer. Non, non, je ne pleure pas, j’en pisse de joie et je me les mords de dépit.

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